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Calbut Jones

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7 août 2009

Témoignage et ressentis enragés sur "Les Evènements" d'Electromind 2009.

Fallait que j'écrive un truc là dessu, pas possible de rester pacif !!! voici brut de décophrage mon témoignage et rmes essentis enragés sur "Les Evènements" d'Electromind 2009.

C’est les histoires qui font de tout, une réalité…

 

Electromind 2009 …

 

C’est les histoires qui font de tout, une réalité…

 

 

 

Une programmation de malade mentale, un festival dont la renommée ne se refait pas (quoi qu’aujourd’hui y a du taf), un site monumental prêt à accueillir du gros son, plein de gens…

 

Samedi 1 aout, après midi, je reçois un sms de mon pote « tu veux te prendre du gros son dans la gueule toute la soirée ? »… Carrément que oui !!!

 

 

 

Départs de Nîmes cinq personnes, 205 pleine de fuel, mode festif enclenché. Arrivé sur Montpellier, une pluie fine s’attaque à la crasse de notre pare-brise, embouteillage sur le périph, 1h30 à faire du cul à cul…Merde, mais ça nous empêchera pas de festoyer. On arrive enfin sur les lieux du crime, quand la pluie se montre un peu plus présente, genre douche, que tout le monde soit bien propre sur soi avant d’entrer. A 35euro la place c’est le minimum.

 

On se gare enfin, la pluie s’arrête finalement le gros n’a fait que passer. On sort de la voiture, stupéfaction. On s’approche de l’entrée, la foule s’entasse gentillement face à la sécu des entrées, attendant d’en découdre avec les enceintes… Sauf que… pas un décibel de son derrière l’enclos.

 

 

 

Pour ce prendre des trucs dans la gueule, effectivement on a été servit. Pour le reste…

 

 

La sécu nous dit d’attendre, il ne pleut plus depuis 20 minutes, on se dit que le son hydrophobe, s’en remet et que c’est reparti dans 5 minutes. Les cris impatients des festivaliers dans l’enceinte commençaient à parvenir à nos oreilles, quand curieusement, on s’aperçoit de la présence de quelques CRS, qui s’étaient immiscés dans le sas des entrées.

Devant, c’est bon enfant, on dit qu’on va rentrer, ça pousse un peu ça chamaille avec la sécu, on entend « après tout on a payé », mais bref rien de bien méchant. Sauf que à l’intérieur, on le saura après, c’est déjà partit en vrille, alors tandis que ça chamaille devant les entrées, la sécu sort les gaz lacrymaux et gaze les premiers chamailleurs à leurs mains, un groupe de 10 trou de balles, dont moi avec un bras dans le plâtre, titillant de la barrière, promis rien de méchant, prends la première salve.

 

Rien vu venir, je prends de la lacrymaux, à

5 centimètres

du visage, peine bouche, pleins yeux, j’y vois plus rien, je m’accroche à mes amis qui m’attrapent vite fait et me sorte de là. Pendant qu’on me tire j’entrouvre les yeux, l’espace d’un quart de seconde je vois la foule qui coure en arrière, avant que le liquide ne me brûle de plus belle.

Ça cri, je sens et j’entends la sécu qui regaze. La situation dégénère.

Après 10/15 minutes, je retrouve la vue.

Les regards se croisent, personne ne semble comprendre cette violence. Devant c’est encore la panique, les CRS sont sortis devant les grilles des entrées avec à leurs pieds deux trois personnes au sol se couvrant les yeux pleins de gaz et personnes ne pouvant les aider sous peines de se prendre des coups.

C’est quoi cette attaque directe sans préliminaires ? Quelqu’un a dit « Stop la fête est finie, rentrez chez vous » ? Que dalle !!!

La sécu et les CRS, mères de douze bâtards sortent les griffes, mode offensif, combinaison anti émeute, boucliers, matraques, gants genre poings armés, cannons à lacrymogènes, pas là pour rigoler. Et le service de sécu, je leur chie dans la bouche, bandant comme un gosse de 14 ans face à son premier trou, qui nous sort fièrement bombes lacrymaux, matraques… Putain, la sécu armée !!!

Il en fallait pas moins pour assaisonner

la situation. La

colère et l’incompréhension gagnent, suivit d’un très fort sentiment d’abus quand on voit comment il faut trois CRS, pour mettre une personne au sol a grands coups dans la gueule et la ruer de coup de pieds, même cette demoiselle venant clamer l’injustice aux oreilles d’un de ces « chevaliers de l’ordre » se retrouve sonné au sol. La Sécu comme les CRS se font huer, les bouteilles fusent en direction de l’entrée. Vu comme j’ai les dents qui serrent, avec une envie de tuer montante, et d’ouvrir ces corps de CRS en de multiples plaies béantes pour que leurs propres chiens fous viennent les violer, je comprends la réaction des festivaliers qui s’arment. On est humain, et l’injustice est le pire des sentiments. S’écraser ou réagir.

De la rage plein le bide, je pars droit sur l’entrée exprimer mes opinions de festivalié gazé à ces brutes en costumes. Face à face avec un CRS qui me colle la vitre de protection de son casque pour me beugler genre « moi grand chita, toi fermez ta gueule où je te fracasse ». Putain, éteindre le feu sanglant qui me monte aux yeux, pure haine, avant de le décapiter moi et mon plâtre pour chier dans son coup. Trois gorilles de la même famille s’approchent, « dégages ça va mal finir ».

Mes amis me récupèrent expressément tandis que les affrontements s’intensifient. Le public qui sort de l’intérieur est prit entre la sécu, les CRS et leur gaz, ainsi que les festivaliers à l’extérieur ; qualifiés plus tard par la presse de « manifestants » ; qui jettent tout ce qu’ils peuvent sur les autorités. Les CRS shootent aux cannons à lacrymaux directement à vue dans le public, ce genre de truc se tire normalement en l’air pour créer des nuages de gaz ; ce qu’ils feront plus tard ; là c’est carrément comme d’une arme à feu qu’ils s’en servent. Trois personnes sortent de l’enceinte d’Electromind, ils courent avec un fût de bière à la main, trop content de leur coup. Sens inverse 5 minutes plus tard, la gueule fracasse, accompagné par une troupe de CRS, direction case départ. Un poid lourd de la police avec remorque subit les jets des festivaliers abusés, les CRS règlent l’histoire, tandis que je viens en aide à un mec tombé aux pieds des CRS à l’entrée de l’enceinte. Pas un bleu qui bouge, rien à foutre on a rien à assumer, ils se retranchent quelques pas en arrière, pour laisser le spectacle bien visible, comprendre : « Regarde ce qui arrive si tu viens te frotter à nous ». Je me fais agresser verbalement à l’approche du type au sol, rien à branler vient me frapper si tu veux, l’occasion d’échanger quelques familiarités. Une personne me rejoint, on couvre le type au sol pour éviter les jets des festivaliers avec toujours un œil sur la bande à connard, et on le sort des barrières.

Les CRS et la sécu ; on a aussi remarqué des types en civil portant casques et matraques ; s’enchainent plusieurs expéditions punitives jusqu’à ce que l’intérieur du site soit plus ou moins vide. Salves de tirs aux cannons à lacrymaux, on nous fait comprendre que c’est la fin, fini de jouer. Une pluie de gaz nous tombe sur la gueule, ils savent finalement s’en servir normalement. L’espace de deux secondes et tout le monde se retrouve plongé dans un nuage qui agresse les yeux, le nez et la bouche, je perds mes amis, j’y vois plus rien à

3 mètres

. Deux ombres sortent du nuage, des festivaliers me prennent par le bras : « ils chargent !!! ». Enculés ! Une rangé d’ombres armurées foncent dans notre direction, on peut entendre leurs râles, tandis qu’on se casse vite fait direction le parking. De là on entend que ça bastonne encore, les deux camps n’on pas dit leurs derniers mots. Déjà les voitures bouchonnent, les gens courent de partout, envahissent la route, et se précipitent dans leurs voitures. Pour autant les jets de lacrymaux continuent et le nuage atteint le parking. Le message continu d’être aussi clair, « dégagez !!! ». Les festivaliers déjà dans le bouchon se font prendre par le nuage de gaz.

Je retourne à la voiture, mes amis ne tardent pas à me rejoindre. On se casse. La voiture empeste vite le gaz lacrymogène, garder quand même les fenêtres fermées dehors c’est pire. On commence à se demander ce qui vient de nous arriver. Putain de bordel de merde. Trop tôt pour avoir des retours objectifs, on file se chercher à bouffer avant de rentrer sur Nîmes la queue entre les jambes. 

Le lendemain, on se demande comment c’est possible. On entendra plus tard par d’autres festivaliers, que les groupes électrogènes alimentant le site ont sautés à cause de la pluie et qu’il faut 5 heures pour les réarmer. La pluie, ok, mais quand même, Electromind, une des plus grosses scènes électro en France, qui ne prévoit rien pour éviter ça ? La météo sur internet se diffuse heure par heure, et est consultable de longue !!!  Ils auraient pu prévoir des solutions de secours, des bâches pour le son et le public, non ? Quand on imagine le budget d’un évènement de ce type, on se demande comment ne pas y penser. Finalement se qui m’a le plus surpris c’est comment c’est parti. Putain aussi sec et violent qu’une crise diarrhéique. Et Personne pour venir parler aux festivaliers. Personnes n’est venu nous expliquer la situation, je n’ai jamais entendu une putain de voix qui nous dise officiellement, « désolé, on a souci, la fête est fini ». Putain, c’est quoi être responsable ? Comment ne pas s’en prendre à la responsabilité de l’organisation ?

Rien ne serait arrivé si on avait parlé à tous ces gens.

Et qu’on vienne pas me dire que si un mec l’a fait, il a pas été entendu, un simple mégaphone suffit, une simple voix, montée sur une barrière pour tous nous voir et nous parler.

 

Et le lendemain c’est les médias qui n’en finissent pas de nous salir le cul. Comment ça 20 blessés du côté des forces de l’ordre ? Que dalle ouais, ils étaient fiers beau et bien rangés sous la pluie de verres qui leurs tombaient sur

la gueule. Ils

pouvaient jouir, sous leurs combinaisons surprotégées. Pas comme la chair meurtrie des festivaliers dont le sort semble être passé à

la trappe. De plus, si il y avait eu 20 bléssés du côté des forces de l'ordre, au vu du nombre qu'ils étaient, il en serait resté 3 ou 4 debouts !!! Putain, on

voit tout de suite les priorités, et dans quels France on vit quand on matte les infos. Même régionales. Les journalistes savent très bien nous faire comprendre où sont les méchants, et où sont les gentils. Et pas loin derrière eux les politiques bien sur. Hé faut pas croire que la presse à de l’initiative aujourd’hui. Quand ça pue, la merde n’est jamais très loin. Parce que, ne vous inquiétez pas, ceux qui vous raconte « la vérité », ce soir là ils étaient soit à faire la fête comme vous, samedi soir, mais surement pas avec vous; soit bien au chaud chez eux. Y en a pas un qui a débarqué, investit d’une investigation journalistique suprême, pour être sur les faits du vrai. Ils n’ont rien vu de ce qu’ils vous racontent.

 

« …Voilà ce qu’on accomplit. On leur montre qu’ils ont des comptent à rendre. On leur montre qu’ils peuvent bien essayer de pousser notre troupeau dans des cages de médiocrité silencieuse, on peut aussi se rebeller et les chasser jusqu’en enfer avec

la vérité. C

’est ça du journalisme affectif. C’est se soucier du monde dont on parle dans nos articles. Certains disent que c’est du mauvais journalisme, que la vision du monde dans les médias d’information devrait être détachée, froide, impartiale. Et si c’est ce que tu veux, il y a des caméras de surveillance partout, t’as qu’a emprunter

la cassette. Je

veux voir des humais parler, pour de vrai, de vie humaine. Je veux voir des gens qui en ont quelque chose à carrer de ce monde. Je veux… Je veux voir des journalistes possédés ! Oui ! »
 TRANSMETROPOLITAN#3  

 

Il ne fallait finalement pas confondre les festivaliés, à l'intérieur du site, qui eux on eu un discours des organisateurs s'excusant d'avoir merdé, et annonçant la fin des festivités. C'est d'ailleurs à certains de ces festivaliés, et de leur comportement que l'on doit se gros cafouillage merdique et puant !!! Ne pas les confondre avec les festivaliés à l'extérieur du site, qui eux ont subi la situation, l'humiliation, et la violence incompréhensible...

Rien à foutre que plus de 10000 festivaliers (30000 il parait) aient pu assister à ce terrible spectacle de l’ordre. Rien à foutre de la façon dont on agit, et le service de sécurité du festival, et les CRS présent. Rien à foutre de mettre ça sur tout le public. Déculpabiliser les gentils innocents organisateurs, victimes, et généraliser autour d'un groupe d’agités du bulbe…. La presse à parler, et aux yeux de la majorité des concitoyens « ce dieu » dit vrai... Qu’on oublie le pourquoi.

 

   

J’accuse les organisateurs de ne pas prendre leurs responsabilités, j’accuse les CRS et le service de sécurité de leur comportement, j’accuse la majeure partie de la presse de ne pas se tenir suffisamment et convenablement informée et de nous mentir, j’accuse tout ceux qui les croient tous comme détenteur de la vérité, je nous accuse d’avoir été gamin, d’avoir voulu nous évader pour 35 euro, j’accuse le public à l'intérieur du site d’avoir dégénéré, je nous accuse à l’extérieur d’avoir répondu par la violence, même légitime, ils n’attendent que ça. Je nous accuse de ne pas avoir su encore une fois réagir ensemble face à ce genre d’évènement navrant. Je nous accuse de ne pas avoir su leur faire comprendre qui on est dans cette société. Je fais parti de ce « nous ».

Je prends position… « En parler c’est se sentir concerner »… Montrer, écrire, diffuser, communiquer est la meilleure arme. Parce que tout le monde doit savoir ce qui c’est passé et que les responsables ne peuvent sortir ainsi de cet acte de brutalité.

 

 

Calbut Jones.

 

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25 février 2008

La Pensée Fédère.

Mais, c’est où qu’on va ?!!

Lorsque l’on discute avec des personnes adultes, travailleurs, chômeurs, étudiants, jeunes, couples, personnes âgées, tous on à peu près le même discours.
On ne s’en sort pas.

m_83681801f741fa077bdb970b90aa94e5Financièrement toujours à la limite, on taf comme des malades à s’en oublier soi même. On fait des boulots qui ne nous intéressent pas forcément, et le système nous enlise dans une situation oppressante ou le travail, qui fut encore un temps, un épanouissement personnel, un lien social, ne nous sert aujourd’hui plus qu’à survivre.
Et on en fait jamais assez.

« Travailler plus pour gagner plus ».
Mon cul !!! Travailler plus pour garder la tête dans le guidon, et ne rien voir venir, pour en prendre plein

la

gueule. Pendant

qu’on trime comme des enfoirés, en haut on se fout bien de notre gueule et on calcul son pécule sur notre dos.
Endormir les gens par le travail, en les contraignants par des situations précaires, ça ressemble à un état fascisant.
D’autant plus que les médias s’en mêlent.
Le 20H00 ressemble plus à une propagande qu’à une investigation journalistique. La responsabilité des journalistes les grands médias se sont assis dessus il y a bien longtemps. 

Le climat est oppressant, le travail étouffe, et le chômage nous attend au coin de

la rue. L

’argent à tout pourri, les gens se focalisent sur eux même, et toute initiative collective pour un changement semble impossible.
La majorité des gens sont accrochés à la misère qu’on veut bien leur accorder.
La peur traîne sur les écrans, le prêt bancaire devient le porte monnaie de tout les français, et on peut s’imaginer voir les crédits à la consommation s’élargir sur les produits alimentaires.
On travail toute notre vie, le nez dedans, nos projets sont personnels, et ne s’étale pas plus loin qu’au cercle familial.
Nous sommes des inconnus marchant les uns à côté des autres ; pires des ennemis.
Diviser pour mieux régner.

Et on avale tout, le 20h00 le soir, les débats des politiques qui se branlent bien sur notre sort, la pub, la peur, qu’il faut travailler pour gagner plus… Travail famille patrie, la dictature démocratique est bien installée.
Ce système tue toute initiative, restez chez vous, ne sortez que pour consommer, vendre, et travailler. Il faut maintenir la pression

Les rues ne sont que regards fuyants, et geste de politesse mal placés, il ne faut pas troubler autrui, il ne faut pas parler. Finalement, les médias, si performants soient ils, nous on confinés chez nous, et on se parle comme jamais on ne se parlerait dans la rue ou un bar, caché derrière des pseudonymes, via des forums de rencontres.
Et quand bien même on a mené une vie bien faite, accorder sur le bon ton, qu’on a donner tout pour le mieux, on se fait ranger dans un placard bien propre, avec une retraite misérable que c’est une insulte, et les remerciement du patronnât.
Merci, ça me fait de quoi me torcher.

Et de tout ça il reste quoi. Auparavant on parlait de l’humanité comme d’une formidable énergie motrice et constructive. On se sentait investit de notre sort collectif pour de meilleur lendemain. Pourquoi se contenter de peu ? Parce que d’autres que nous le décident ?
J’ai une haine qui me germe dans le bide, j’ai parfois l’impression d’être une bombe sous pression !!! Je me sens parfois si écrasé, impuissant face à la situation que je rêve de cris dans les rues, de barricades, de feux, de rues éclaboussées par toute cette colère trop longtemps étouffée.

Mais je suis qui moi dans tout ça ?
Quelqu’un de plus qui écris paisiblement de chez lui, sans prendre de risque ?
Peut être… Mais j’ai le cerveau qui bouillonne !!!

Plus je parle, plus je rencontre des personnes amère de la situation, qui pense aussi que ce système arrive à FFYMl’âge de

la ménopause. Je

lis la presse alternative, comme « Rue 89 », ou « Bakchich info », j’écoute la musique, les gens, ce qu’ils font, les solutions qu’ils trouvent, les alternatives qu’ils vivent.
Putain de merde, je ne suis pas tout seul, y en a d’autres qui pensent comme moi… Ce n’est pas une connerie de crise d’ado prolongée, d’utopie de beatnik mal rasé, ni de révolte d’anarchiste en manque...
Non, soyons conscient de notre formidable énergie, de ce moteur qui n’attend qu’un coup de crique pour s’élancer sur la route de lendemains meilleurs.
Peut être qu’on passera par des temps de résistance et de concessions, peut être que ça nous coutera un bras, mais putain qu’on en veut pas de cette situation.

La pensée fédère, pensons plus, parlons plus.

25 février 2008

Liberté...

Un témoignage, trouvé sur la toile... "Rebellyon.info"

Déclaration des 66 Anarchistes au tribunal de Lyon, le 19 janvier 1883

REPÈRES
Au jour le jour, quelques points de repères historiques ne sont pas inutiles, surtout quand on ne les trouve pas dans nos manuels d’histoire. Des évènements souvent méconnus, lointains ou plus récents, des révoltes, des alternatives sociales qui ont eu lieu à Lyon et aux alentours... formeront à cha peu [1] l’Almanach de Myrelingue (c’est le surnom de Lyon qui veut dire mille langues ; c’était en effet une babylone à la Renaissance). Nous y trouverons aussi d’autres évènements occultés dans l’histoire officielle, comme certains désastres de la colonisation, ainsi que d’autres luttes...

C’est ainsi que le 8 janvier 1883, à Lyon, débute le procès dit "des 66". Il est reproché aux accusés « d’avoir (...) été affiliés ou fait acte d’affiliation à une société internationale, ayant pour but de provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique. »

Et c’est le 19 janvier que les prévenus liront devant le Tribunal correctionnel de Lyon la déclaration suivante, devenue aujourd’hui texte primordial de référence :

« Ce qu’est l’anarchie, ce que sont les anarchistes, nous allons le dire : les anarchistes, messieurs, sont des citoyens qui, dans un siècle où l’on prêche partout la liberté des opinions, ont cru de leur devoir de se recommander de la liberté illimitée. Oui, messieurs, nous sommes, de par le monde, quelques milliers, quelques millions peut-être - car nous n’avons d’autre mérite que de dire tout haut ce que la foule pense tout bas - nous sommes quelques millers de travailleurs qui revendiquons la liberté absolue, rien que la liberté, toute la liberté !

Nous voulons la liberté, c’est-à-dire que nous réclamons pour tout être humain le droit et le moyen de faire tout ce qui lui plaît, et ne faire que ce qui lui plaît ; de satisfaire intégralement tous ses besoins, sans autre limite que les impossibilités naturelles et les besoins de ses voisins également respectables.

Nous voulons la liberté, et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelles que soient son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchique ou républicain, qu’il s’inspire du droit divin ou du droit populaire, de la Sainte-Ampoule ou du suffrage universel.

C’est que l’histoire est là pour nous apprendre que tous les gouvernements se ressemblent et se valent. Les meilleurs sont les pires. Plus de cynisme chez les uns, plus d’hypocrisie chez les autres ! Au fond, toujours les mêmes procédés, toujours la même intolérance. Il n’est pas jusqu’aux libéraux en apparence qui n’aient en réserve, sous la poussière des arsenaux législatifs, quelque bonne petite loi sur l’Internationale, à l’usage des oppositions gênantes. Le mal, en d’autres termes, aux yeux des anarchistes, ne réside pas dans telle forme de gouvernement plutôt que dans telle autre. Il est dans l’idée gouvernementale elle-même ; il est dans le principe d’autorité.

La substitution, en un mot, dans les rapports humains, du libre contrat, perpétuellement révisable et résoluble, à la tutelle administrative et légale, à la discipline imposée ; tel est notre idéal. Les anarchistes se proposent donc d’apprendre au peuple à se passer du gouvernement comme il commence à apprendre à se passer de Dieu.

Il apprendra également à se passer de propriétaires. Le pire des tyrans, en effet, ce n’est pas celui qui nous embastille, c’est celui qui nous affame ; ce n’est pas celui qui nous prend au collet, c’est celui qui nous prend au ventre.

Pas de liberté sans égalité ! Pas de liberté dans une société où le capital est monopolisé entre les mains d’une minorité qui va se réduisant tous les jours et où rien n’est également réparti, pas même l’éducation publique, payée cependant des deniers de tous.

Nous croyons nous, que le capital, patrimoine commun de l’humanité, puisqu’il est le fruit de la collaboration des générations passées et des générations contemporaines, doit être à la disposition de tous, de telle sorte que nul ne puisse en être exclu ; que personne, en revanche, ne puisse accaparer une part au détriment du reste.

Nous voulons, en un mot, l’égalité ; l’égalité de fait, comme corollaire ou plutôt comme condition primordiale de

la liberté. De

chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins ; voilà ce que nous voulons sincèrement, énergiquement ; voilà ce qui sera, car il n’est point de prescription qui puisse prévaloir contre les revendications à la fois légitimes et nécessaires. Voilà pourquoi l’on veut nous vouer à toutes les flétrissures.

Scélérats que nous sommes ! Nous réclamons le pain pour tous, le travail pour tous ; pour tous aussi l’indépendance et la justice. » 

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Pierre Kropotkine

De très dures condamnations seront prononcées contre les inculpés : 4 ans de prison pour les "meneurs", tel Pierre Kropotkine, Émile Gautier, Joseph Bernard, Pierre Martin [2], Toussaint Bordat [3]... et de six mois à trois ans pour 39 autres de leurs compagnons.

Pour découvrir de nombreux textes anarchistes, voir Bibliolib, la bibliothèque libertaire en ligne, et pour découvrir les acteurs et actrices du mouvement libertaire d’hier et d’aujourd’hui, consulter l’Éphéméride Anarchiste ou encore l’Encyclopédie sur l’Anarchisme.

[1] "à cha peu" expression lyonnaise : petit à petit

[2] Pierre Martin dit "Le bossu" : militant anarchiste, antimilitariste et pacifiste. Il naît le 16 août 1856 à Vienne (Isère), et travaille dès l’âge de 6 ans dans l’industrie textile. En 1879, il prend part à une très dure grève de 5 mois, et dès lors devient un militant important du mouvement anarchiste. Orateur de talent, intelligent et généreux, il suscite l’enthousiasme des ouvriers. En 1880, à Vevey, il prend part à une réunion de

la "Fédération

jurassienne" et participe l’année suivante au congrès de Londres. Mais après l’agitation sociale des mineurs de Monceau-les-Mines et l’attentat de

la place Bellecour

à Lyon, en octobre 1882, il est arrêté avec de nombreux autres compagnons, dont Kropotkine. Au total ce sont 66 militants anarchistes qui comparaissent le 8 janvier 1883, devant le tribunal de Lyon. Ils sont accusés d’avoir fait acte d’affiliation à l’Internationale (alors interdite en France).Condamné à 4 ans de prison, Pierre Martin est interné à la centrale de Clairvaux. Libéré en janvier 1886, il reprend ses activités militantes. Arrêté de nouveau avec 18 autres anarchistes (hommes et femmes) après les émeutes du 1er mai 1890, à Vienne, il est condamné à 5 ans de prison qui seront réduites en appel à 3 ans, mais qui altèrent gravement sa santé. Libéré en août 1893, il se fixe un temps à Romans où il milite avec sa compagne Fanny CHAUMARET (anarchiste comme lui) dans les groupes de

la Drôme. En

1894, après le vote des "lois scélérates", il est une nouvelle fois arrêté comme anarchiste mais finalement libéré après 3 mois de prison. Interdit de séjour dans la Drôme, il devient photographe ambulant. En 1906, il est encore inquiété par la justice après avoir signé une affiche antimilitariste ; en 1910, durant la grève des chemins-de-fer ; en 1912, pour incitation à la désobéissance, etc. A Paris, où il se fixe, il devient administrateur du "Libertaire". Inscrit au "Carnet B", il s’oppose durant la guerre à "l’union sacré" et au "Manifeste des 16", participant aux côtés de Sébastien Faure et de Louis Lecoin à l’action pacifiste, et ce jusqu’à sa mort survenue le 6 août 1916 au siège du "Libertaire" à Paris.

[3] Toussaint Bordat : militant anarchiste lyonnais né le 11 juillet 1854 à Chassenard (Allier). Engagé à 16 ans, il participe aux combats de l’armée de la Loire en 1870. Il se fixe ensuite à Lyon et y devient canut (ouvrier tisseur) de

la Croix-Rousse. Son

engagement politique se situe alors au sein du "Parti ouvrier socialiste" dont il est une figure marquante. Mais, en désaccord avec la ligne guesdiste (marxiste et électoraliste), il crée en 1881, le "Parti d’action révolutionnaire", qui se rallie à l’anarchisme. Le 18 juin 1882, lors d’une manifestation en souvenir de la sanglante répression des mineurs de la Ricamarie, il est condamné suite aux violences qui s’y déroulent à un mois de prison. En 1882, il collabore au journal anarchiste lyonnais "Le Droit social" puis à "L’Etendard révolutionnaire" qui lui succède. Partisan de l’action directe, il justifie, par l’écrit et la parole, les actions de

la "Bande

noire" de Montceau-les-Mines contre les édifices religieux. Le 14 octobre 1882, il est arrêté et inculpé avec d’autres militants de "reconstitution d’une internationale révolutionnaire". Le procès monstre dit des "66" se déroule début 1883, il y est condamnée à 4 ans de prison et à une forte amende. Il ne sort qu’en janvier 1886, pour reprendre ses activités révolutionnaires qui lui valent à nouveau quelques mois de prison et une interdiction de séjour. Il se fixe alors à Vienne puis à Narbonne où il organise, en 1897, les conférences de Sébastien Faure.

20 janvier 2008

Lyon, la culture sous procès !!!

La culture encore mise à mal, un procès est en cours à Lyon, vivier culturel où pour vivre les associations comme toutes les autres associations de France, diffusent leurs activités par des affiches...
Sauf que la municipalité est décidé à interdire l'affichage libre !!!
une petite précision, Lyon est présentie comme capitale de la culture en 2013... Reste à savoir de quelle culture...
Si nous, acteurs culturels et publics, ne nous réveillons pas, c'est la culture sandwich, déjà sous emballée, prémachée, prête à consommer, et qui s'affiche sur des panneau publicitaire locatif format écran géant qui va avoir le temps de nous pomper le cerveaux, et notre liberté culturelle.
Pour plus de précision, rendez vous sur les sites des artistes et personnes défendant la cause des associations lyonnaise, le procès à lieu le 31 janvier 2008, à 09h00.


17 janvier 2008

Appel des Résistants

Appel des Résistants
Vidéo envoyée par alternatives-images

Quelques phraes de sagesses, à écouter sagement : "Résister c'est créer ! Créer c'est résister! Nous vous présentons le texte de l'appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944, lu par les figures historiques de la Résistance. Vous pouvez voir et entendre Lise London, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Philippe Dechartre, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Georges Séguy, Maurice Voutey. Nous avons tourné ces images (2004) en réaction au refus de la publication de ce texte par les médias dominants. Vous pouvez diffuser ce lien sans modération. Rendez-vous sur notre site http://www.alternatives-images.net/ pour faire l'aquisition du double DVD "Résistances"."

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5 décembre 2007

J'ai vomi dans mes corn flakes.

Un court métrage sur la vie des hommes où s'éffilochent les rêves d'enfants, corrompus par notre société et son avenir prémaché, super produit, qui nous fait vomir tout nos projets.
On est tellement gavé, on se sent vaincu avant de s'être battu, et le temps apaise notre rage d'enfant à vouloir tout changer.
On tait cet enfant, avec ces utopies et ces rêves et une fois adulte on se dit que c'était mieux avant.
On dit qu'un enfant meurt en chacun de nous.
Le rêve ça se vit, vivre c'est rêvé.
Il est bien ce mlif...
Je le trouve beau, et j'espère qu'il réveilleras ceux qui dorment en nous.
"J'ai vomi dans mes corn flakes"

28 novembre 2007

Manif de Droite.

Au 4 coins de la France fleurissent des manifs de droite.
Les manifestants soutiennent le gouvernement au pouvoir en place, ses représentants, et leurs politiques. Ils ont des revendications, comme par exemple d'être "plus à droite que la droite", et scandent des slogans comme  "Plus de répression moins de prévention" ou "La gauche est foutue, la droite est dans la rue", ou encore "travailler plus pour gagner plus"...
Etrange...
Les manifestants sont organisés, propres et parfumés. Ils sont calmes, ordonnés : les hommes devant, les femmes derrière. La manifestation suit et respecte le code de la route. Ils manifestent en chantant l'hymne national, et leurs slogans sont totalement en accord avec la politique actuelle, honorés d'être français dans cette France.
Qu'est ce que c'est que cette manif ? Et qui peuvent être ces personnes qui manifestent...
leurs contentements ?
Cette droite est organisée, avec un film sur les manifs, une charte sur la construction et la tenue des manifs, un blog est consultable, on peut même y faire son "comnig droite" et avouer être de droite. La presse s'empare du phénomène et cette droite grossie et colle une droite à la droite.
"A bas les pauvres", "Etudiants fénéants" !!!
La droite n'a qu'a bien se tenir...

25 novembre 2007

Denoncez tout le monde !!!

Voici le site de la délation par excellence, où comment détourner un phénomène grave, et inquiétant, en une blague, parodie d'un quotidien qui peut faire peur.

Ce site vous permet effectivement de dénoncer n'importe qui, n'importe quand et d'en référer aux autorités compétentes... Grace à un formulaire de délation à remplir et envoyer on peut ainsi balancer monsieur et madame tout le monde, et consulter les délations déjà répertoriées.

faites preuve de civisme : http://www.delation-gouv.fr/





21 novembre 2007

Rue 89

Pour ceux qui sont las des journeaux pompeux, ou qui ne trouve pas journeaux à ces idées voire même pour ceux qui ne trouve pas chaussettes à leurs odeurs, je vous conseil "Rue 89".
Un site d'informations sur internet, gratuit et disponible pour tous, que seul l'information motive, avec des vidéos qu'on ne voit pas à la télévision, des photos panoramiques à 360° pour être directement plongé dans l'action, un esprit critique et d'investigation oublié, voir jamais connu par les journalistes du circuit traditionnel de l'information, la possibilité de réagir et de participer aux articles, de "participer aux débats politiques en confrontant ces idées à ceux qui ont le pouvoir de les mettre en oeuvre", , bref c'est intéractif, ça informe, c'est très complet, ça touche tout les domaines, en gros c'est que du bonheur.
Connecter vous au lien sur cette page web.

21 novembre 2007

Phillippe Squarzoni

Scénariste et dessinateur, il se fait connaitre en 2002 par son ouvrage "Garduno en temps de paix", paru par les éditions "Les Requins Marteaux", les fameux créateur du "Supermarché Ferraille", ou du "tour de Tarn en mobylette" et sans assistance, ils éditent pleins de bouquins intéressants, et réalisent leurs délires les plus fou. j'ai eu l'occasion de discuter avec un de ces requins ça vaut le détour et je vous conseille de vous rendre sur leur site internet www.lesrequinsmarteaux.org.
Mais revenons à Monsieur Squarzoni...
Il publie donc "Garduno en temps de paix" qui est le début d'une série d'oeuvres sur les ravages de

la mondialisation.
En

2006, il publie "Dol". Le scénario s'approprierait à un documentaire ou un reportage, dans lequel il dresse un bilan du second mandant de Jacques chirac (réélu suite à un cafouillage politique où nous avons du choisir entre Le pen et Chirac), et de la potlitique libérale, avec ces conséquences sociales, menée par notre ancien président et son équipe (Raffarin, Sarkosy...).
Il traite son sujet à la manière d'une investigation journalistique, et aggrémente son texte de photos, d'interviews (Gus Massiah président du crid, vice président d'attac, Serge Halimi, rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, ect), ou d'images véhiculées par les médias, et le tout retranscrit en dessins.
Sa bd devient essai philosophique, politique et social. Les dessins sont en noir et blanc, le texte est à la première personne, le sujet fracassant.
Au début, c'est un peu dur à la lecture, puis on se plonge facilement dans cette bd, tant l'intrigue qui se dessine est révoltante. Surtout lorsque l'on sait que ce n'est pas une fiction que l'on lit, mais bien des faits réels.
Monsieur Squarzoni, un auteur à suivre.

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